Agriculture Familiale, Consommer Local, Gestion territoriale en Casamance
Les paysan(e)s et les consommateurs ont le même intérêt : des aliments de qualité à un juste prix, en évitant les intervenants (financiers, fournisseurs d’intrants, agro-industrie, distribution) et les divers intermédiaires qui réalisent l’essentiel de la marge.
L’association intervient dans ce but au Nord (en Bretagne pour commencer) comme au sud (en Casamance pour commencer). En pratique l’ouverture d’une place de marché facilitant les échanges directs.
La solidarité Nord Sud : alternative à l'agro-industrie
La Solidarité Nord Sud peut favoriser l’économie endogène des deux côtés (basée sur les ressources et besoins locaux) et des échanges équitables entre pays. Elle est indispensable pour améliorer les situations des pays.
La balance commerciale du Sénégal pour l’alimentaire est déficitaire (voir Sika finance) avec des importations qui ne sont couvertes qu’à 50% par les exportations :
Du côté des exportations. 500 millions d’€ de poisson (licences de pêche, poisson congelé ou frais, farine de poisson), 500 millions d’€ d’arachide (voir SIKA Finance).
Du côté des Importations. (voir Sika Finance) : 400 millions d’€ de riz et 200 millions de blé.
Ainsi le Sénégal doit saccager ses ressources halieutiques pour compenser les lacunes de sa production de riz. Cela organise l’émigration puisque les rizières sont abandonnées par les jeunes et des milliers de pêcheurs renonçant à leur activité prennent la mer vers l’émigration.
Malheureusement, la mesure la plus simple consiste à investir dans la production d’engrais (urée produite à partir du gaz) pour inonder le marché national et régional ‘Mali, Burkina) et favoriser le remembrement des terres et détruire la paysannerie rurale attachée aux cultures bio respectant l’environnement.
Pêche et agriculture sont engagées dans une mutation qui génère l’exode rural et l’émigration des jeunes au-delà des frontières au péril de leur vie. Les terres abandonnées deviennent disponibles pour une agriculture industrielle.
En Bretagne, la pêche artisanale périclite en raison des mêmes causes : la pêche industrielle.
La région importe chaque année 6000.000 tonnes de soja pour l’élevage de 10 millions de porcs (1 million de tonnes de carcasse).
La nourriture, importée pour l’essentiel, représente les 2/3 des dépenses pour produire cette viande de porcs vendue selon les cours fluctuant de 1,7 à 2 € le kilo puisque le marché dépasse la région et qu’il est orienté par les négociants et abattoirs.
En effet, les 9/10 de cette viande sont exportés par quelques abattoirs qui ont le monopole des achats.
Mais entre temps, le lisier rejeté par ces 10 millions de porcs et épandu sur des centaines de milliers d’ha (1 ha par tonne de carcasse), ce qui ruine le littoral.
Les petits éleveurs engagés dans cette impasse gagnent le SMIC er leur nombre diminue au bénéfice des plus gros exploitants et des coopératives fournissant l’aliment et les services.
L’émigration a déjà eu lieu. Les villages n’ont pas été abandonnés.
La place de marché solidaire : premier rempart pour protéger les paysans
Au service des producteurs.
- Ils peuvent s’inscrire directement afin de vendre et participer
- Ils communiquent leurs prévisions de récolte et vendent directement.
- Lorsqu’ils vendent aux unités de transformation ils sont assurés de vendre à prix garanti et toucheront une prime sur la marge réalisée par l’Unité.
Associant les Unités de transformation
- Informées des prévisions des producteurs, elles achètent via la plateforme les productions annoncées.
- Elles décident de vendre (si la demande est forte) ou de transformer (si le prix baisse) en fonction du marché
- Elles vendent directement en ligne aux distributeurs au niveau national.
- Elles livrent par les transports en commun adaptés qu’elles maîtrisent bien
Vers les vendeuses, boutiques, magasins des villes du Sénégal
- Elles sont informés des disponibilités
- Elles achètent en ligne des produits d’origine locale, paient par mobile hors plateforme (par ex. par Wave au Sénégal)
- Elles retirent les produits dans des points de collecte situés à proximité.
- Elles fournissent à leurs clients des aliments de qualité et d’origine identifiée
Ensemble, ils anticipent l’offre et la demande, gèrent les stocks, transforment pour valoriser le produit, pour une juste rémunération de chacun(e).
Comment ça marche ?
- Chaque producteur a son espace personnel. Il y accède par une application mobile ou par SMS ou par message vocal
- Les distributeurs commandent par téléphone ou par Internet. Ils reçoivent confirmation, paient (par téléphone ou par virement) et son livrés dans des lieux de proximité.
- La place de marché est gérée par les coopératives de production ou de transformation qui planifient les achats et les ventes, valorisent au mieux les produits (frais ou transformés).
- Elles et ils cotisent pour maintenir la place de marché.
Le projet en résumé
Le projet a démarré en 2018 par un site de vente en ligne pour la filière fruits.
- En 2020 il s’est élargi à l’animation des producteurs et à la gestion des Unités de Transformation.
- En 2022, trois nouvelles filières s’ajouter aux fruits : les céréales (riz, maïs), l »halieutique (huitres et poissons) et la noix de cajou.
- En 2023 : la place de marché multi-vendeurs associe l’entreprise Ethicajou qui intervient sur une filière majeure au niveau du Sénégal et à l’international.
Le projet en détail ici